Parce que dimanche dernier
nous sommes entrés dans la dernière semaine de l’année liturgique, « en ces temps qui sont les derniers »,
célébrons le Règne de Dieu !
Depuis longtemps la fête
du « Roi de l’Univers » m’interroge : pourquoi le Christ est-il le roi le plus
mal servi ? Sans doute parce que comme Il l’a proclamé devant Pilate : "Mon Royaume n’est pas de ce monde" . Sans doute aussi parce que les mêmes, ou peu
s’en faut, qui l’acclamaient tandis qu’il entrait triomphalement dans Jérusalem
au moment de la Pâque, vociféraient pour obtenir sa mise à mort hourdie par les
religieux et les clercs.
C’est Luc qui donne la pleine dimension de cette royauté et du lieu de son exercice : « Le royaume est à l’intérieur de vous » Luc 17,21. Ce verset peut être traduit de différentes manières, il n’en reste pas moins que les mots utilisés (en grec, ou dans la Vulgate en latin) disent seulement que le Royaume est à l’intérieur de chacune et de chacun d’entre nous. Une seule question s’impose à chacune et chacun d’entre-nous alors que nous célébrons le Christ Roi : Christ gouverne-t-il véritablement mon cœur ? A-t-il une place centrale dans le quotidien de mon existence ?
Il y a fort à parier que non… Je m’interroge : pourquoi ne pouvons nous répondre que par la négative ?
Dans nos sociétés qui se réfèrent en permanence à l’exemplarité d’affairistes ou de spéculateurs en tous genres, il est difficile de ne pas céder à toutes les sirènes du profit, de l’argent facile et de l’individualisme forcené. Dans un monde où changer de partenaires en affaires comme dans la vie est devenu banal, comment garder une ligne de conduite cohérente à la maison comme au travail reste du domaine de l’exploit ? Dans le monde en mutation où l’actualité brulante porte sous les projecteurs des évènements qui se succèdent dans l’indifférence la plus totale, comment pouvons-nous prendre du temps pour trouver l’espace d’un instant une respiration et pour cultiver notre intériorité ? Savons-nous encore nous attarder dans la chambre haute de la méditation intérieure pour aller à la rencontre de notre hôte intime, le Christ ?
Alors que l’année 2009 se termine, en ces temps qui ne sont peut-être pas les derniers..., nous devons commencer à préparer l’année 2010 qui s’ouvrira dimanche prochain avec le premier dimanche de l’Avent qui est Le nouvel an chrétien !
Savez-vous que « Avent » - du latin ‘ Adventus,’ signifie « Avènement » ?
Nous les chrétiens nous disons que ce temps de l’Avent nous est proposé pour préparer l'avènement de Jésus qui naquit à Bethléem il y a plus ou moins… 2009 ans. L'avènement de notre Sauveur a-t-il encore du sens pour nous les chrétiens d'aujourd'hui ? Comment allons-nous faire pour que Noël soit une vraie fête en 2009, avec la joie au cœur que l’on imagine pour la venue d’un nouveau-né ? Comment expliquer que nous voulons que l’arrivée de ce bambin ait lieu dans une étable, sans faste, ni majesté ? Peut-être n’avons-nous toujours pas vraiment compris que cet enfant vient sauver tout ce qui était perdu, qu'Il vient relever ce qui sans Lui aurait été anéanti par les ténèbres ! Oui, chaque enfant qui naît dans le monde aujourd'hui c'est Le Christ, chaque être à qui Christ donne la Vie vient dans le monde pour illuminer celles et ceux qui cheminent dans la nuit ! N'est-ce pas cela la véritable joie de Noël ?
Si vous avez manqué le rendez-vous de dimanche dernier vous attendez peut-être un Règne lointain ? La nouvelle année commence dimanche prochain ! Pour accueillir le Christ Roi que nous avons célébré dimanche dernier, nous allons devoir préparer notre cœur au cours des quatre prochaines semaines à recevoir le message de Noël : l’Amour de Christ est universel et il est donné ! Préparez votre cœur et faites la migration intérieure qui vous permettra de découvrir qu’en des temps qui arrivent c’est le Roi de l’Univers qui vient ; Et qu'Il est Celui qui connait et gouverne tous les cœurs ! Amen
Eric